Les actualités du TMLI
Thomas More, serviteur de tous
Cher ami,
Il est des paroles de l'Évangile qui touchent le cœur en profondeur, et ce verset de saint Marc, où Jésus nous enseigne : «Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » (Marc 9, 35), ne peut nous laisser sans réaction. Il nous appelle à renverser la logique du monde, à nous abaisser pour servir. La vie de Thomas More incarne cette leçon avec une force qui nous inspire.
More, alors Chancelier d’Angleterre, aurait pu jouir de ses honneurs et de son pouvoir. Mais lorsque la question de la suprématie d’Henri VIII sur l’Église a surgi, il a choisi une autre voie. Le 16 mai 1532, il quitte volontairement ses fonctions, préférant rester fidèle à Dieu. À cet instant, il devient « le dernier » aux yeux du monde. Sans emploi. En retrait en sa maison de Chelsea. Pourtant, c’est précisément dans ce renoncement qu’il trouve sa grandeur véritable.
Dans sa vie de tous les jours, à Chelsea, More vivait cette humilité. Il accueillait les pauvres chez lui, non pas pour les récompenser d'une aumône, mais pour les rencontrer comme des frères. Un jour, dans les rues de Londres, il s’agenouille auprès d’un mendiant, non pour lui donner simplement de l’argent, mais pour lui offrir son attention. Un acte, simple et profond, pour donner vie au commandement du Christ : servir avec amour. Erasme dira de lui qu’il est « l’avocat des indigents ».
En avril 1534, lorsqu’il est emprisonné à la Tour de Londres pour avoir refusé de prêter serment à l’Acte de Suprématie, Thomas More demeure inébranlable. Il sait qu’il a désormais choisi d’être « le dernier », emprisonné, mais cette humiliation ne lui enlève en rien sa paix intérieure. Au moment de sa marche vers l’échafaud, il dit à Margaret : «Sois patiente, ne te tourmente pas. C’est la volonté de Dieu. Tu connaissais depuis longtemps le désir secret de mon cœur. »
Et lorsqu’il monte sur l’échafaud le 6 juillet 1535, il offre un ultime témoignage. En embrassant sa croix, en acceptant de tout perdre et de se faire « le dernier », Thomas More s’est aussi fait le « serviteur de tous » en ce qu’il nous a offert, à toi et à moi, le témoignage de la divinité inaliénable de la conscience. Et son témoignage resplendit désormais d’une lumière qui ne s’éteindra pas dans le Royaume de Dieu.
Alors, mon cher ami, nous aussi, ne craignons pas de renoncer aux honneurs de ce monde. Ne craignons pas de servir humblement, sans chercher de récompense. En suivant l’exemple de Thomas More, en acceptant d’être « les derniers » par amour et par service, nous trouverons la paix et la joie que le Christ promet à ceux qui vivent selon Son Cœur. Nous serons alors grands, non aux yeux du monde, mais aux yeux de Dieu.
Que Dieu nous guide tous sur ce chemin d'humilité et de service.
En affectueuse et profonde union de prière,
François-Daniel
Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.