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Mendier la grâce d'une conscience pure
En ce temps-là, entré dans le Temple, Jésus se mit à en expulser les vendeurs. Il leur déclarait : « Il est écrit : Ma maison sera une maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » Et il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les grands prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir, mais ils ne trouvaient pas ce qu’ils pourraient faire ; en effet, le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait.
Lc 19, 45-48
Cher ami, chère amie,
Ce passage de l'Évangile nous offre une leçon précieuse pour guider notre vie en conscience !
Voyons d'abord comment notre Seigneur, dans sa sainte colère, expulse les vendeurs du Temple. Ce geste tonique nous rappelle que nous devons veiller à purifier le sanctuaire de notre âme. Tout ce qui y détourne notre cœur de Dieu — peur, ambition, cupidité ou attachement désordonné — doit en être chassé avec la grâce de Dieu. Le Christ a ce même zèle pour faire de notre conscience une demeure pure, une maison de prière, afin qu'elle demeure un refuge où Il peut habiter : laissons-Le agir par un examen docile à sa lumière et à son souffle comme Thomas More nous l’indique au Livre III Chapitre XIII du Dialogue du Réconfort :
[la perte de nos biens matériels] sera, oui, une pierre de touche pour éprouver [nos dispositions], pour distinguer les feintes des vraies, et aussi pour apprendre à ceux qui croient leur intention plus pure qu’elle n’est, à voir plus clair en eux-mêmes. Car il en est qui s’imaginent pleins de bonnes intentions, alors qu’ils se forgent une conscience, et conservent un grand tas de richesse superflue, croyant toujours qu’ils s’aviseront de quelque bonne œuvre à laquelle ils la consacreront à bon escient, eux-mêmes ou leurs exécuteurs. Eh bien, si ces gens ne se leurrent pas, si c’est vraiment dans quelque pieuse intention et pour plaire à Dieu qu’ils gardent leur bien, alors dans cette persécution [ - la perte de leurs biens - ] ils ne manqueront pas d’y renoncer de bon cœur, afin de faire plaisir à Dieu en conservant sa foi.
Mais voyons encore ! Malgré l'opposition des grands prêtres, Jésus continue d'enseigner dans le Temple, sans crainte ni compromis. Que cela nous inspire à défendre ce qui est juste, même lorsque les puissances de ce monde s’appuyant sur nos complicités ou fragilités cherchent à nous en détourner. Il n'y a pas de plus grand bonheur que de s’offrir pour faire resplendir la charité dans la vérité.
Si, dis-je, nous voulons bien considérer tout cela, et prier Dieu de nous l’imprimer dans le cœur de sa main sainte, et demeurer avec persévérance dans l’espoir de son aide, sa vérité ne manquera pas, selon la promesse du prophète, de nous environner de toute part d’un pavois, si bien que nous n’aurons pas lieu d’avoir peur ab incursu et demonio meridiano (Ps 90.6), de cette attaque du démon de midi, cette persécution franche et déclarée [de l’ennemi], quelque perte que nous soyons susceptibles d’essuyer si l’on nous dépouille de tous nos misérables biens humains : pour avoir en cette vie sacrifié le plaisir maigre et bref qu’ils procurent, nous recevrons de Dieu, la récompense éternelle du bonheur céleste, dans la joie et la gloire des bienheureux (Dialogue du Réconfort, Livre III Chapitre XVI).
Enfin, notons que le peuple, suspendu aux lèvres de Jésus, trouvait en lui une lumière et une consolation. De même, par notre exemple, nous pouvons être une source d'enseignement et de réconfort pour les autres. Soyons fidèles au Christ si désireux d’agir en nous pour être chemin, vérité et vie pour le plus grand nombre. Sans ostentation, dans l’humble témoignage d’une vie ordinaire cachée en Lui. [Car] je suis bien d’accord, cher oncle, qu’en ce domaine, comme du reste chaque fois qu’on a envie de faire du bien à autrui, on doit y mettre tant de bonne grâce que l’intéressé ait des chances d’agréer l’entretien, ou à tout le moins de le prendre en bonne part. Si l’on s’y engage de telle sorte que celui qu’on veut aider s’en offusque et rechigne à écouter, il n’en résulte aucun profit (Dialogue, Livre II Chapitre XVI). Ce n'est pas par la force, mais par l’amour, que l'âme bien ordonnée peut inspirer et inviter les cœurs à se tourner vers Dieu.
Prenons courage, donc, et souvenons-nous : à l’école du Christ qui nous précède, laissons Sa Lumière nous inspirer de limpides intuitions et Sa Force nous agir avec douce détermination.
Que le Seigneur nous bénisse et nous garde!
François-Daniel
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