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Le leader intégral, témoin fragile de l’Espérance
« Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » (Mt 16, 16-19)
« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Quelle parole éclatante de lumière et de force ! Au cœur d’un monde semblant errer sur des flots agités, où l’homme vacille entre l’illusion de sa toute-puissance et l’angoisse de sa finitude, voici que retentit, par la voix de Pierre, l’affirmation décisive de la foi : Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Une confession de foi qui ouvre un chemin d’espérance. L’homme n’est pas laissé à sa tragique instabilité. Dieu est vivant. Il a visité son peuple. Et lui apporte le chemin, la vérité et la vie (Jn 14,6) par lesquels l’homme peut trouver une béatitude éternelle dès ici-bas.
Où en sommes-nous de la confession de cette foi ? Ce n’est pas la chair et le sang qui ont conduit Simon à cette confession sublime, mais le Père lui-même. Savons-nous la recevoir du Père dans l’humilité d’un cri jaillissant de notre incapacité à sortir seul de l’esclavage du péché en nous et autour de nous ? Témoignons-nous de cette espérance en mettant un terme au cercle stérile de la résistance pour choisir ou re-choisir la rencontre authentique après une belle reconnexion ?
« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. »
Ici réside encore un des mystères les plus sublimes que nous avons à vivre ! Que fait le Christ ? Confiance à l’homme pécheur qu’est Pierre ! Quel vertige ! Dieu se confie à nous « malgré les malgrés». Que fais-je de cette immense responsabilité d’être appelé à être témoin du Christ, humanité de surcroît ?
Est-ce que je cultive le soin d’offrir généreusement ma vocation professionnelle, conscient qu’elle est la manière singulière dont le Père s’offre au monde à travers ma présence ? Ai-je l’humilité et la magnanimité d’être instrument quelconque ?
Il ne s’agit pas d’être parfait « car le juste tombe sept fois mais se relève, alors que les méchants s’effondrent dans le malheur » (Proverbes 24,16). Mais de vivre de miséricorde. Se laisser aimer et sans cesse aimer de cet amour même que le Seigneur nous prodigue. Tel fut Thomas More, profondément conscient de sa fragilité, « désespérant de lui-même » pour ne se fier qu’au Christ. Pas un mot au-dessus de l’autre, pas une insulte. Seulement le triomphe de l’amitié. Et, même face au Roi qui ourdit une procédure pour le faire condamner, Thomas More persévère dans le seul recours de la prière, implorant qu’il soit envoyé au Roi « un conseil salutaire » (Lettre de captivité).
Nous aussi, dans nos engagements, dans notre fidélité aux commandements du Christ, sachons préférer la vérité aux compromis avec le monde, la charité aux égoïsmes, la vie de la grâce aux séductions passagères. Implorons miséricorde pour nous-mêmes et pour ceux que nous rencontrons jusqu’à ceux qui se déclarent nos ennemis. Et laissons seul le Seigneur juger les cœurs, heureux de courir sur les chemins de sa bonté. « Venez, maison de Jacob ! Marchons à la lumière du Seigneur. » (Isaïe 2,5)
« Et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. »
Là repose notre espérance ultime. L’Église peut être persécutée, calomniée, affaiblie par l’infidélité de certains de ses membres, mais elle ne sera jamais vaincue. Car elle est fondée sur la Résurrection du Christ. Si nous doutons, si nous vacillons dans la tempête, relevons les yeux vers le Christ ressuscité, et renouvelons notre engagement dans l’Église, cette arche du salut qui traverse les siècles, inébranlable.
En cette année jubilaire placée sous le signe de l’Espérance, prenons donc courage et vivons en chrétiens authentiques, fortifiés par cette promesse. Mettons notre confiance dans le Christ vivant, dans l’Église inébranlable et dans la charité ordonnée à la vérité. Que notre conscience ne se laisse ni corrompre ni effrayer, mais demeure ferme, nourrie par la prière et par la grâce des sacrements. Telle la cellule de Thomas More, aux parois robustes qui laissent s’écouler le brouhaha de la foule au loin et seulement pénétrer un rayon de lumière.
Que Thomas More intercède pour notre fidélité aux grâces que la confession de foi Pierre nous valent et à la chaire de Pierre !
François-Daniel
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