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Revenir au Père qui est miséricorde

22 mars 2025 Billet Thomas More
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« Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. » (Luc 15,1)

Au cœur de Carême, nous voilà, assis dans le silence de notre cœur. Peut-être fatigués du poids des jours, peut-être essoufflés par une course dont nous ne voyons pas le terme. Peut-être aussi en quête d’un amour qui ne déçoit pas, d’une présence qui ne trahit pas.

« … [mettons notre] confiance avant tout en Dieu ; c’est son aide à Lui [que nous rechercherons], soumettant entièrement [notre] propre volonté au bon plaisir de Dieu… Si nous agissons ainsi, je l’affirme hardiment… nous trouverons nos cœurs allégés par ce réconfort… » Dialogue du Réconfort, p 162, Ed Brépols

Regardons-nous. Regardons notre cœur. Il est parfois semblable à celui du fils prodigue, avide d’indépendance, d’aventure, de plaisir, et pourtant si vite vidé, affamé, déserté. Peut-être aussi ressemble-t-il à celui du fils aîné, fidèles mais amers, restant dans la maison du Père sans jamais goûter véritablement à sa joie.

Mais aujourd’hui, osons lever les yeux.

« Il ne me déplaît aucunement, Meg, que ta fragilité t’inspire des craintes. Dieu nous a donné à tous deux la grâce de désespérer de nous-mêmes et de nous accrocher entièrement, en toute confiance, à l’espérance et à la force de Dieu. » Lettre de captivité, Ed Nouvelle Cité

Regardons le Père. Il est là, sur le seuil, les bras grands ouverts, scrutant l’horizon, espérant notre retour, brûlant d’amour pour nous. Il ne pose pas de questions, ne dresse pas de bilan. Il nous accueille. Il nous attendait. Et voilà que nous entendons ses pas précipités, que nous sentons ses bras nous enlacer, son souffle mêlé de larmes et de joie nous murmurer : « Mon enfant, te voilà enfin. »

« Pour celui qui est totalement écrasé par les angoisses et les frayeurs, et qui craint trop de succomber au désespoir, qu'il regarde [l’]agonie du Christ, qu'assidûment il la médite et la rumine. Qu'à cette source, il boive à longs traits de salutaires consolations. Il verra en effet le Pasteur plein de tendresse prendre sur ses épaules sa faible petite brebis, jouer son propre rôle, exprimer ses propres sentiments ; ainsi, quiconque, après lui, sera troublé par de tels sentiments, puisera là de l'audace et ne pensera plus qu'il faille désespérer. » La Tristesse du Christ, Ed Nouvelle Cité

Laissons-nous aimer. Laissons cet amour guérir nos blessures, réconcilier notre passé, apaiser nos luttes. Laissons Jésus, le Fils bien-aimé, nous porter dans ses bras vers le Père. Il est venu pour cela, il est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Il est venu laver nos pieds fatigués du chemin, les rafraîchir et leur redonner élan.

 

Et alors, à notre tour, devenons ces enfants du Père qui savent aimer comme ils sont aimés. Ne gardons pas pour nous le festin que Dieu prépare. Regardons autour de nous : qui attend d’être relevé par un regard de miséricorde ? Qui, sur notre chemin, attend qu’on lui lave humblement les pieds par un geste de douceur, un service offert, un pardon donné ?

« Dieu tout-puissant, fais miséricorde à N. et N, etc. et à tous ceux qui nourrissent envers moi de la malveillance et voudraient me nuire. Daigne amender et corriger leurs fautes en même temps que les miennes, en employant les moyens faciles, tendres, miséricordieux, que ta sagesse infinie saura concevoir pour le mieux ; et fais que nos âmes sauvées soient ensemble dans le ciel, où nous pourrons vivre et nous aimer ensemble avec toi et tes saints bienheureux, ô glorieuse Trinité, par l’amère Passion de notre doux Sauveur Christ. Amen. » Lettre de captivité, Ed Nouvelle Cité

Là, dans l’ordinaire de nos jours, dans la simplicité de nos rencontres, le Christ nous attend encore. Chaque visage croisé est un frère retrouvé, chaque main tendue est une occasion d’aimer comme Lui.

« Chasse de moi, Seigneur bon, cette tiédeur, ou plutôt cette froideur de glace dans la méditation, ce manque de goût à te prier. Et rends-moi chaleureux, joyeux et vibrant lorsque je pense à toi. Et fais-moi la grâce de désirer tes sacrements avec une sainte ardeur, et en particulier de me réjouir à la présence de ton vrai corps sacré, ô doux Sauveur Christ, dans le saint sacrement de l’autel, et de te remercier dûment de la visite riche en grâce que tu nous rends par ce moyen. » Lettre de captivité, Ed Nouvelle Cité

Et levons-nous. Allons vers le Père. Laissons-nous embrasser. Et dans la joie retrouvée, devenons témoins de cette miséricorde qui relève et transforme.

 

François-Daniel




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