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Je cherche Celui que mon coeur aime

22 juillet 2024 Billet Thomas More
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« Paroles de la bien-aimée. Sur mon lit, la nuit, j’ai cherché celui que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé. Oui, je me lèverai, je tournerai dans la ville, par les rues et les places : je chercherai celui que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé. Ils m’ont trouvée, les gardes, eux qui tournent dans la ville : « Celui que mon âme désire, l’auriez-vous vu ? » À peine les avais-je dépassés, j’ai trouvé celui que mon âme désire : je l’ai saisi et ne le lâcherai pas. » (Ct 3, 1-4a)

Comme la bien-aimée à son bien-aimé, nous prenons conscience de l’intensité de notre désir intérieur. C’est une aspiration profonde qui unit toutes les dimensions de notre pâte humaine. L’expression charnelle résonne avec ses dimensions psychiques et spirituelles. Le corps est là pour louer Dieu. L’esprit prend soin de la réalité de ce corps dont nous sommes faits. Cette aspiration nous met en chemin en quête d’un Autre.

Un Autre, qui se cherche dans les rues et sur les places, auprès des autres et en notre cœur. Nous le cherchons, avec passion comme une bien-aimée, avec raison et foi. La foi nous fait désirer toujours plus grand, toujours plus loin, car toujours plus près de Dieu, celui que notre cœur aime. La raison nous conduit au milieu de la ville en progressant à travers les interactions de ceux qui nous entourent. Il n’y a pas de vraie raison sans vraie foi, pas de vraie foi sans vraie raison. Il n’y a pas de vrai désir qui ne s’approche pas du Seigneur que notre cœur aime, il n’y a pas d’aspiration spirituelle qui ne trouve sa signification dans le monde qui nous entoure. Nous nous levons, nous tournons, nous cherchons. C’est un mouvement perpétuel avec ses temps d’attente, de recueillement et de vie active, d’accélération et de ralentissement, qui nous met en lien et au service du monde.

Et puis nous trouvons. Une rencontre avec un regard, une phrase, un geste qui nous ont saisis. Un moment où nous avons été considéré, réconforté ou pardonné. Moment d’intensité fugace brisant le sentiment de solitude. où nous savons que nous comptons infiniment pour quelqu’un, un Père qui nous a désirés sur cette terre, un Frère qui nous précède vers le Royaume, un Consolateur pour nous ouvrir les yeux à la présence du Père et du Frère. Alors que ces rencontres humaines s’échappent avec le temps, le Bien-aimé nous proposent de le retrouver dans la rencontre amoureuse de l’Eucharistie. Parce qu’Il est le seul à même de combler ce désir d’un bal nuptial sans fin. Et il le fait dans la pauvreté d’un morceau de pain dans lequel la foi discerne l’incarnation de cette présence de Dieu au cœur du monde et de notre vie.

Thomas More nous invite à cultiver cette ardeur grâce à l’Eucharistie dans son « Traité de la Sainte Communion :

Le seul fait de recevoir indignement l’Eucharistie suffit à attester qu’on ne la distingue pas du pain, qu’on ne sait pas y reconnaître ce qu’elle est réellement : le vrai corps de notre Seigneur. Il est presque impossible, en effet, d’avoir cette conviction ancrée dans l’âme sans que tout le cœur s’échauffe de fervente dévotion et brûle de recevoir son corps très saint. D’autre part il est hors de doute que, si la foi en la présence réelle ne suffit pas à enflammer le communiant du désir de recevoir dévotement le corps du Christ, il recevrait ce très saint Sacrement avec une extrême froideur et sans une once de dévotions s’il croyait avoir devant lui, non pas ce corps, mais un simple signe de ce corps. Mais une fois bien ancrée dans notre cœur l’assurance que l’hostie est réellement le corps très saint du Christ il n’y aura plus lieu d’y ajouter de longs éclaircissements pour nous apprendre à le recevoir en toute humilité, et avec un comportement empreint de respect, ni de longues exhortations pour nous y inciter.

Saint Thomas More, apprends-nous à laisser notre désir profond guider notre marche vers l’Eucharistie, préfiguration du Royaume Céleste.

 

 

 

 




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