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FAIRE MON MARCHE DANS L'EVANGILE ?

22 mai 2023 Billet Thomas More
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 C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » (Jn 6, 63-69)

Il y en a parmi vous qui ne croient pas. Cette interpellation est rude ! Elle nous renvoie à notre foi et peut-être une tentation assez naturelle de « faire notre marché » dans l’Evangile. Même si nous ne quittons pas l’Eglise, sommes-nous bien sûr d’accepter vraiment tout le message du Christ ? La tentation existe de laisser de côté quelques parties qui nous dérangent. Sauf que « c’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien ». Et le corps ne peut vivre pleinement qu’avec l’esprit de vie. S’il manque une partie de l’esprit, le corps tout entier souffre.

Cramponnés à nos convictions ou à nos prismes rassurants, nous avons facilement tendance à écarter ou à déconsidérer ce que nous ne comprenons pas. Il peut en être de même avec les autres. Je n’accepte pas ce que je ne comprends pas, je catégorise, je sélectionne finalement en fonction de ce qui me ressemble ou pas. Or pour vivre pleinement la relation, que ce soit avec le Christ ou avec les autres, nous avons besoin d’accepter une part de mystère ; ce que nous n’aurons jamais tout à fait fini de comprendre, chez eux comme chez nous. Sinon il nous faut abandonner la relation comme les disciples qui quittent le Christ.

C’est alors l’occasion de méditer sur les paroles et l’attitude de Pierre. Comme nous, Pierre est un peu dépassé par les paroles de Jésus. Malgré cela, Pierre choisi de faire confiance dans ce cri du cœur : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » ; témoignage de fidélité qui n’est pas d’abord celui de comprendre ou de posséder ; mais celui de s’abandonner à un Autre qui donne la direction et la signification de ce que nous sommes appelés à vivre dès ici-bas : accueillir la Vie et la Parole puis en rayonner pour la transmettre à notre tour.

Comme Thomas More, nous pouvons méditer sur cette confiance de Saint Pierre :

Je me souviendrai comment Saint-Pierre, au premier coup de vent, se mit à s'enfoncer, tant sa foi était faible. Je ferai comme lui, j'appellerai le Christ au secours. Et alors, j'en ai le ferme espoir, le Christ me tendra sa main bénie, et il me retiendra sur cette mer déchaînée pour empêcher que je me noie. Et s'il permet que je tienne jusqu'au bout le rôle de Saint-Pierre, s'il me laisse tomber lourdement, descendre jusqu'au parjure… même alors j'ai confiance que sa bonté jettera sur moi, comme autrefois sur Pierre, regard tendrement apitoyé, qu'elle me donnera de me relever et de proclamer à nouveau la vérité de ma conscience, et d'expier ma faute dès ici-bas.

Saint Thomas More, assouplis notre intelligence et notre cœur à accueillir tout l’Evangile dans sa part de mystère qu’il nous reste à approfondir.

 




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